Les femmes dans le marché de l'emploi au Maroc

La participation des femmes au marché du travail marocain reste parmi les plus faibles au monde, avec un taux d’activité tombé à 19 % en 2023. Face à des emplois précaires, un chômage élevé et une faible présence dans les postes de direction, les défis sont nombreux. Cette étude explore les secteurs clés pour comprendre les obstacles et les opportunités qui façonnent l’avenir professionnel des femmes au Maroc.

Les femmes dans le marché de l'emploi au Maroc

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85% des femmes marocaines sont inactives, pourquoi ?

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Industrie manufacturière

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Agriculture, sylviculture et pêche

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Construction

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Activités de services administratifs et de soutien

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Commerce, réparation d'automobiles et de motocycles

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Activités financières et d’assurance

Avec un écart de 8 % en faveur des hommes, ce secteur démontre une parité relativement meilleure par rapport à d’autres industries traditionnellement marquées par une domination d’un genre spécifique. Cet écart reste bien en dessous de la moyenne globale, qui atteint 32,8 % tous secteurs confondus.

Bien que la proportion féminine soit significative, une progression vers une répartition égale (50/50) pourrait contribuer à davantage de diversité et d’innovation, des aspects critiques pour la compétitivité dans un environnement financier globalisé.

La concentration significative d'emplois dans les tranches salariales supérieures suggère une demande soutenue pour des profils hautement qualifiés, capables de naviguer dans un environnement financier de plus en plus complexe et réglementé.

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Santé humaine et action sociale

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Les données globales de 2021 révèlent une situation encore inégale, avec une moyenne nationale de seulement 16% de femmes à la tête des entreprises. Si certains secteurs comme les services ou la santé semblent offrir davantage d’opportunités aux femmes, d'autres domaines essentiels pour l'économie marocaine restent fermés ou largement dominés par des hommes.

Cette répartition inégale des genres dans les postes de direction reflète non seulement des biais structurels et culturels mais aussi des lacunes dans les politiques de recrutement et de promotion. De nombreux secteurs continuent de privilégier des profils masculins, souvent en raison de stéréotypes liés à la nature des tâches ou à des préjugés sur la capacité des femmes à occuper des rôles de leadership.

L’analyse de la répartition des femmes dirigeantes en fonction de la taille des entreprises marocaines révèle une tendance frappante : plus l’entreprise est grande, plus la proportion de femmes à la tête de ces structures diminue. Cette réalité met en lumière les défis structurels auxquels les femmes font face lorsqu’il s’agit d’accéder aux postes de direction dans les entreprises de plus grande envergure. Les micro-entreprises, définies comme générant moins de 3 millions de dirhams de chiffre d’affaires annuel, affichent une représentation féminine impressionnante avec 40,675 femmes dirigeantes en 2021. Cela représente une majorité écrasante dans cette catégorie. Cette forte présence peut s'expliquer par la facilité relative avec laquelle les femmes peuvent lancer et diriger de petites structures, souvent dans des secteurs d’activité où elles ont historiquement trouvé leur place, comme les services, le commerce ou l’artisanat. De plus, les micro-entreprises nécessitent généralement moins de capital initial et permettent une gestion flexible, des conditions qui favorisent l’entrepreneuriat féminin.

Un Effondrement progressif dans les catégories supérieures

Lorsque l’on passe à des entreprises de taille légèrement plus grande, la proportion de femmes dirigeantes diminue drastiquement. Les Très Petites Entreprises (TPE), avec un chiffre d’affaires compris entre 3 et 10 millions de dirhams, ne comptent que 2,406 femmes dirigeantes. Cette tendance à la baisse se poursuit dans les Petites Entreprises (PE), qui génèrent entre 10 et 50 millions de dirhams, avec seulement 1,288 femmes à leur tête.

Dans les Moyennes Entreprises (ME), la chute est encore plus spectaculaire : seulement 296 femmes occupent des postes de direction, et ce chiffre atteint son minimum dans les Grandes Entreprises (GE), celles dépassant les 175 millions de dirhams de chiffre d’affaires annuel, où seules 165 femmes sont recensées parmi les dirigeants. Ces chiffres reflètent les multiples obstacles auxquels les femmes sont confrontées pour gravir les échelons dans des structures de plus grande envergure, notamment les préjugés culturels, le manque de réseaux professionnels solides et les politiques de recrutement souvent biaisées.

Un Paradoxe à décrypter

Ces données soulèvent un paradoxe intéressant. Alors que les femmes semblent dominer dans les micro-entreprises, leur absence progressive dans les entreprises de plus grande taille laisse penser qu’un plafond de verre persiste à mesure que les structures deviennent plus complexes et influentes. La croissance de l’entreprise s’accompagne souvent de nouvelles exigences, comme des compétences en gestion avancée, des réseaux internationaux et une disponibilité accrue, qui peuvent être perçues comme des défis pour les femmes, notamment en raison des normes sociales et des responsabilités domestiques encore souvent inégalement réparties.

Une opportunité pour le changement

Pour inverser cette tendance, des politiques publiques et privées doivent être renforcées pour encourager une inclusion accrue des femmes dans les entreprises de taille moyenne et grande. Une avancée notable a été réalisée en juillet 2021 avec l’entrée en vigueur de la loi 19.20. Cette législation impose qu’à partir de janvier 2024, la proportion de femmes au sein des conseils d’administration et des conseils de surveillance ne soit pas inférieure à 30 %, avec une progression prévue à 40 % en janvier 2027. Par ailleurs, les comités institués dans ces conseils, notamment ceux requis par la loi (audit, investissements, rémunérations, etc.), doivent inclure au moins un représentant de chaque sexe. En complément de cette législation, des initiatives telles que des programmes de mentorat, des actions ciblées pour déconstruire les stéréotypes de genre dans les postes de direction, et la promotion de quotas de représentation féminine dans les équipes dirigeantes, pourraient accélérer l’émergence d’une véritable parité à tous les niveaux de responsabilité.

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